mercredi 23 septembre 2009

Recherche directeur désespérément

Le bonheur, parfois, c'est simple comme une réponse de votre éventuel futur directeur de master...

Résumé des épisodes précédents ( que vous ne pouvez pas connaître, puisque je ne les ai pas encore racontés ) :

il y a un peu plus d'un an, je passais en soutenance de master 1. J'avais travaillé toute l'année sur la Vie d'Agricola de Tacite. Pour ceux qui ne connaissent pas, Tacite est zi historien du début du IIème siècle après et la Vie d'Agricola est sa toute première oeuvre ( ou peut-être la deuxième, il y a débat ), une biographie historique consacrée à son beau-père, qui se trouve être un des principaux artisans de la conquête de la Bretagne ( donc de la GRANDE-Bretagne ; la Bretagne actuelle, pour les Romains, c'est l'Armorique : souvenez-vous d'Astérix ).

Mon directeur était humainement très sympathique ( et son séminaire très intéressant ), mais il ne m'a pas beaucoup aidée dans l'année. Honnêtement, les torts sont partagés ; très honnêtement, s'il faut en faire le compte, la balance penche franchement de mon côté.

Ce qui me permet de donner un bon conseil aux masteriens 1 : ce n'est pas parce que votre directeur ne vous demande pas où vous en êtes et ne vous réclame pas de lui envoyer ce que vous avez déjà rédigé qu'il ne faut pas le harceler et lui communiquer votre Prose. Un chercheur, c'est très occupé, ça a beaucoup d'étudiants et ça n'en tient pas le compte.

Evidemment, j'ai Solennellement Juré que, si jamais il m'arrivait d'être un jour à la place du chef, je prêterais une attention au moins ponctuelle à mes étudiants, mais je chanterai peut-être une autre chanson ce jour-là.

En bref, ma soutenance ne s'est pas très bien passée ( j'ai quand même eu 17, ce qui fait que je suis sortie de là avec le sentiment d'avoir raté un épisode ) : on m'a très justement reproché des tares formelles ( finir à la bourre n'est pas la meilleure façon d'avoir une relecture précise et fatale pour les fautes de frappe et d'orthographe ), ainsi qu'un trou bibliographique qui a eu pour conséquence de faire dévier mon sujet ( en clair : si j'avais lu ces &&&&#####!!!!!!!! de communications de colloque, j'aurais compris qu'il fallait changer un chouïa l'intitulé de mon mémoire ).

Je suis sortie de là absolument furax contre mon directeur ( et contre moi ), qui avait fait semblant de découvrir le point que je lui avais expliqué en long, en large et en travers ( nota : parler oralement de quelque chose, même pendant deux heures, ne signifie pas que votre interlocuteur s'en souviendra ) et d'avoir toujours eu en tête ce fameux colloque.

Ensuite, j'ai passé l'agrèg' et, décantation aidant, je me suis rendue compte de mes ( très nombreux ) propres torts et j'ai tiré les leçons de ce qui a quand même été, malgré la fin, une très bonne expérience ( découvrir qu'on aime la recherche, c'est déjà pas mal ).

Restait encore le désir de changer de directeur ou, plutôt, le manque d'envie de continuer à travailler avec l'ancien.

En début du mois, je prends donc rendez-vous avec ma tutrice à Ulm ( "Ulm", c'est l'ENS, située rue d'Ulm, dans le Vème ; ça permet de faire la différence avec l'ENS de Lyon ). Je lui explique plus ou moins la situation et elle me propose deux noms, un M. X à la Sorbonne, un M. Y à Nanterre.

Suivent quatre jours d'intenses cogitations : ça fait des années qu'elle me parle avec enthousiasme de M. Y, mais il faut quand même dire que, Nanterre, quand on habite à l'internat à Montrouge, c'est point pratique à rallier, surtout quand le facteur RER A entre en compte ; en même temps, un certain nombre de mes potes n'arrêtent pas de me dire que cette fac est syper bien.

De l'autre côté, la Sorbonne, que j'ai fini par pratiquer tant bien que mal ( plutôt mal que bien, d'ailleurs ), un site dans le Vème où je peux aller et d'où je peux revenir à pied en cas de grève ou de transports archi bondés, des potes que je retrouve en cours et M. X, que je connais pour avoir suivi son séminaire en M1.

Au bout de quatre jours, je décide d'envoyer un mail à M. X sur son adresse à la Sorbonne.

Et c'est là que commencent les problèmes, parce que, en lettres classiques, avec certains chercheurs, on ne sait jamais s'ils consultent leur boîte mail, voire s'ils sont au courant qu'ils en ont une.

J'attends, j'attends, la fin de semaine arrive, toujours pas de réponse. Je finis par contacter une amie, qui avait travaillé avec lui en M1, sur le thème "dis donc, comment tu faisais pour le contacter ?". Elle m'explique qu'elle est surprise, qu'elle lui a envoyé un mail à son adresse ENS et qu'il lui a répondu de suite.

Bon. Je laisse passer le week-end et, lundi dernier, à la première heure, je lui envoie un mail sur son autre adresse. Comme j'utilise le même serveur interne, je demande un accusé de réception. A midi pile, arrivée, dans ma boîte, de l'accusé de réception.

J'attends, j'attends, j'attends : toujours rien. Je commence à m'agacer : il est adulte, je suis adulte, s'il ne veut pas me diriger, il suffit qu'il me dise "non", "merde", "va chier", je ne vais pas aller faire pipi devant son bureau et me rouler dedans. La Sorbonne, c'est pratique et prestigieux, mais c'est toujours éprouvant pour les nerfs et, là, c'est un peu la goutte d'eau qui fait déborder mon vase de nuit.

Mardi midi, toujours rien. Je commence à péter vraiment les plombs ( cf. Twitter pour l'évolution de mon Ire ). J'imagine des annonces du genre "Etudiante en M2, sérieuse, travailleuse, pas trop con, ayant appris à se moucher toute seule l'année dernière et à auto-changer ses couches, recherche directeur suffisamment gentil pour lui permettre de cesser de travailler dans le vide".

Parce que j'ai commencé à travailler. J'ai fait des sondages dans l'Année philologique ( post là-dessus à venir ), déjà passé un certain nombre de mes après-midi en bibli pour voir à quoi correspondait ce que j'avais trouvé, emprunté et fiché des bouquins. Tout ça dans le vide, puisque mon éventuel futur chef pouvait tout à fait me dire : "ah non, bosser là dessus, ça ne va vraiment pas être possible". Vous comprenez mes charbons ardents lundi après-midi et mardi matin.

J'ai donc piqué une grosse colère intérieure et envoyé un sms à mon amie nanterroise de l'étage. Comme elle était là, elle fait les trois mètres qui séparent nos chambres pour Voler à mon Secours. On cause de Nanterre, elle est honnête sur la question RER, je décide de contacter M. Y. Mail envoyé à ma tutrice pour avoir son adresse mail, qui n'est pas donnée sur le site de Paris X. Elle me répond dans les heures qui viennent ; je la remercie, j'envoie de suite une électronique missive ; je pars me changer les idées à la Comédie Française en allant voir L'Avare avec des amies ( "Valère, crrrr... crrrrr...., je-suis-ton-père !" :p Très bonne pièce, très bonne interprétation ; Denis Podalydès est un dieu ). Je rentre et je fais ce que j'ai passé la soirée à dire que je ne ferais pas : je me précipite sur ma boîte mail.

Et là, je suis Touchée par la Grâce.

Un mail.

Un mail de réponse.

Aaaaaaaaaaaaaaaaaalleluia !!!!!!!!!!!

Et non seulement il est d'accord, mais en plus il trouve que mon idée de sujet est recevable !!!

Je m'endors totalement extatique.


Bref, tout ça pour dire : masteriens, masteriennes, choisissez bien votre directeur de M1, parce que, des fois, pour en changer, c'est pas évident...

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