dimanche 15 novembre 2009

Aperçu de l'univers des "Après"

Hier soir, avec des amis, je suis allée voir Lorenzaccio, monté par la troupe des archicubes, i.e. des anciens élèves de l'Ecole.

Petit point de jargon ulmien : les première année sont appelés "conscrits", ceux des années suivantes "vieux cons" (étant en quatrième année, je suis donc une très vieille conne) et ceux qui sont sortis de l'Ecole "archicubes" (ça, ce sera moi l'an prochain).

Il existe donc une troupe des archicubes qui monte des pièces de théâtre. Je n'y étais jamais allée jusque-là, d'abord parce que je n'étais pas au courant qu'elle existait, ensuite parce que, soyons honnête, j'avais aussi autre chose à faire.

Mais cette année, il avait transpiré au département et ailleurs que notre prof de latin, qui se trouve aussi être ma tutrice préférée, tenait un rôle dans la pièce. On est tombés sur l'affiche vendredi dernier et avons donc monté un plan pour y aller.

Je passe sur l'école privée catholique du VIIIème et sa salle à crucifix où avait lieu la représentation, ainsi que sur la pièce en elle-même (mise en scène pas mal du tout, interprétations assez inégales, sauf pour Alexandre, Lorenzaccio et le cardinal Cibbo - à ce propos, je dois dire que Christophe Barbier joue franchement bien).

Ce qui était surtout bizarre, c'était le public. Bon, on est d'accord que le VIIIème abrite une faune assez particulière (dans le métro, au retour, on était dans le même wagon qu'une troupe de blondinets de bonne famille tentant de jouer aux rebelles avec leur mèche au vent ; c'était d'autant plus marrant que, si on leur tordait le nez, il en serait sorti du lait :p), mais l'Ecole normale supérieure n'est quand même pas un tel Repère de Grands Bourgeois ! Là, nous étions manifestement en Très Bonne Compagnie ! Pour vous donner une idée, nous sommes arrivés en même temps qu'un père et ses trois fils (eux aussi blondinets, d'ailleurs - 'sont tous blonds, dans ce quartier ?), très classes, sandwichs Lenôtre à la main, et aux places juste devant nous se trouvaient... Jean-François Copé et sa femme...

D'un autre côté, on aurait pu s'en douter : quand j'ai cherché sur internet des précisions sur les tarifs, la pièce était signalée dans le bottin mondain en ligne (non, moi non plus je ne savais pas que ça existait).

A part ça, public plutôt normal (les Grands Bourgeois aussi sont des êtres humains ; il leur arrive même parfois de faire caca ! :p) : le petit vieux trois sièges à ma droite, qui a passé les vingt dernières minutes avant le lever de rideau à saluer des connaissances («Bonsoiiiir, très cheeeer (chèèèèère) ! Comment allez-vous ?» J'exagère à peine :p), s'est instantanément endormi quand les lumières se sont éteintes. Il semblerait que l'adage comme quoi tous les enfants sont les mêmes, quelle que soit la condition sociale de la famille où ils sont nés, s'applique aussi, dans une certaine mesure, aux personnes âgées...! :p

Je n'ai donc plus qu'une suggestion à faire à la troupe du théâtre de l'Archicube : pourquoi jouer dans le VIIIème ? Je me doute bien que c'est parce que c'est là que vous avez trouvé une salle et/ou parce que c'est un quartier que vous connaissez bien, mais pourquoi ne pas prévoir des représentations aussi à Sarcelles, par exemple ? Si l'Ecole normale supérieure est un peu ce qui reste de l'esprit des hussards noirs de la République et de la méritocratie républicaine (je sais, je suis une grande naïve ; d'un autre côté, ça a marché pour moi !), ce serait une bonne manière de promouvoir la culture et la littérature française, en se montrant dignes de nos Glorieux Prédécesseurs, non ? C'est peut-être gratifiant de prêcher des convertibles (no lapsus here), mais ça l'est plus de faire découvrir des textes à des gens qui ne les connaissaient peut-être pas !

Allez hop ! Le théâtre de l'Archicube hors les murs !

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