mardi 19 janvier 2010

Retour au XIXème siècle (ou presque) !

Tout d'abord, je m'excuse pour le retard de notes de blog phénoménal que j'ai pris ces derniers jours. Il faut dire que je n'y suis pas pour grand chose : depuis vendredi soir, il n'y a plus du tout internet à notre étage d'internat. L'internat sans internet : une lettre qui change et tout est paralysé. Il paraît que c'est un switch qui est en train d'agoniser et qu'il faut donc remplacer. Je ne connais pas ce M. Switch, donc toutes mes condoléances, mais si quelqu'un pouvait dire à ce truc qu'il fait vraiment chier et qu'il aurait pu choisir un autre moment, par exemple la semaine prochaine, quand je serai en Italie, je lui en serais très reconnaissante. Et qu'on ne vienne pas me dire qu'il s'agit d'un bidule informatique qui parle en binaire et ne comprend donc pas le langage humain : je parle tous les jours à George, notre frigo, (en général pour lui passer un savon) et il comprend très bien ce que je lui dis ; c'est comme mon chat, : quand on passe aux "Espèce de ###§§§§§!!!!!!!!!!!", il y a quelque chose dans le ton de la voix qui indique que, là, maintenant, ça ne rigole plus et qu'il faut vraiment se tenir à carreau.

Il faut dire que George (pour "George Clooney" ; pas parce qu'il refroidit, mais en raison de sa carrure : oui, George est un frigo grand et barraqué, même s'il est trop petit pour seize personnes ; pour info, le micro-onde s'appelle Robert, pour "Robert Redford", parce qu'on voulait aussi un blond qui ne soit pas fadasse, et la cuisinière Ginette, pour "Ginette Mathiot", la fameuse auteure de "J'aime et je nourris bien mon mari" ; sur ce je ferme cette parenthèse déjà beaucoup trop longue) a un gros défaut (outre qu'il est trop petit pour seize personnes ; mais ça, ce n'est pas de sa faute, c'est l'admin' qui refuse de comprendre qu'un frigo pour seize, ce n'est pas assez) : il a peur du noir. Je sens déjà défaillir des cohortes de minettes : "Mon Dieu ! George a peur du noir...!" Oui. Il a peur du noir. Et lorsqu'il est dans le noir, vous savez ce qu'il fait, mesdemoiselles ? il appelle Maman.

Car George est doté d'un merveilleux système "biiiiiiiiipppp !!!!!!!! biiiiiiiiiippppp !!!!!!!!!!" qui se déclenche lorsque sa porte reste ouverte plus de dix secondes. C'est à peu près l'équivalent du très familial et maternel "Ne reste pas plantée comme ça devant la porte du frigo, tu y fais rentrer du chaud ! Décide-toi, prends un truc et referme !" que j'ai entendu pendant une bonne partie de mon enfance (encore que le top 3 soit occupé, de loin, par "Tiens-toi droite", "Tousse" ou "Mouche-toi" et "Abrèèèège !" ; comme vous pouvez le voir, j'ai eu une enfance malheureuse). Etant donné que je n'arrive pas à faire comprendre aux Chinoises de l'étage que, pour mettre un terme à ces biiiiiiipppppps intempestifs, il suffit d'appuyer sur le bouton avec une petite cloche dessus, George biiiiippe beaucoup, cette année. Et la cloche, c'est moi.

Car qui c'est qui est la première concernée lorsque George se met à biiiipper comme un animal blessé ? C'est Bibi, vu que ma chambre est juste à côté et que ses petits bruits suraigus s'entendent très bien. Donc, quand George se met à trop biiiiiipper, Maman doit abandonner ce qu'elle est en train de faire pour voir ce qui se passe, parce que c'est insupportable (oui, je sais, c'est moi la mère de George Clooney ; pour celles qui seraient tentées de m'envoyer des demandes en mariage, je vous préviens que je suis très stricte ; je n'ai d'ailleurs toujours pas rencontré cette Elisabetta, ça ne va pas du tout).

Tout irait bien dans le meilleur des mondes si je pouvais me contenter d'insulter, de ma chambre, le (la) crétin(e) tombé(e) en admiration devant ses yahourts nature Monoprix (ou qui ne sait pas refermer correctement une porte de frigo, parce que le cas s'est aussi posé), mais voilà : par une faculté absolument incompréhensible, George a aussi découvert comment biiiiipper tout seul et, de préférence, il le fait la nuit (d'où ma Révélation : George a peur du noir et, quand il a peur du noir, il appelle Maman, de préférence à deux ou trois heures du matin, lorsqu'elle était profondément endormie ; les gosses sont vraiment tous des ingrats). Et ce même quand il tombe en panne.

Exemple : pendant les vacances de Noël, après seulement trois jours dans ma famille pour cause d'absence de train à Austerlitz (c'est là qu'on voit qu'il y a aussi des réparations de lignes à deux vitesses : pour l'Eurostar, l'Omniprésident décroche son téléphone et tout rentre dans l'ordre ; pour le RER C et Austerlitz, les marauds peuvent bien se débrouiller pendant deux mois), quand je rentre, je découvre que George ne marche plus (et, accessoirement, que l'évier est bouché). Il s'est avéré plus tard que c'était une Chinoise qui l'avait éteint par mégarde, en se trompant de bouton (vu qu'elles ne touchent à aucun bouton, je me demande bien comment ça a pu arriver), mais, sur le moment, j'ai commencé par envoyer deux mails à travaux@ens (le Service Magique qui passe dans la journée et quand vous rentrez chez vous le soir, oh ! c'est réparé) et je suis partie aussi sec pour Strasbourg avec mon copain. Quand on est rentrés, le lendemain soir, vers minuit, on était crevés et le frigo n'était toujours pas réparé (il faut dire que c'était le week-end qui a suivi le 26 décembre : travaux@ens est magique, mais il lui arrive aussi d'être en congés, parfois). SAUF QUE : le congélo, lui, fonctionnait et que, à deux heures et demie du matin, George s'est mis à biiiiipper pour faire comprendre à Maman qu'elle lui avait beaucoup manqué. Je passerai sur tous les jurons et autres malédictions que j'ai proférés en allant lui dire de la fermer (et appuyer sur le fameux bouton).

En ce moment, George ne fonctionne pas non plus. Parce que, après avoir passé une partie de ma journée à monter au septième étage pour signaler que, à nouveau, internet ne fonctionnait pas chez nous, je suis rentrée de la danse à 22h pour constater que, cette fois-ci, c'était carrément l'électricité qui nous avait lâchés : pas de courant du tout et ce rien qu'à notre étage. Le gars de travaux@ d'astreinte était désolé pour nous et a juré de s'en occuper avec l'électricien, demain, à l'aube. Bibi s'est levée demain à l'aube et a déjeuné aux chandelles, mais, à l'heure où j'écris cette note de blog (qui est donc différente de celle où je vais la poster, puisque pas de jus = pas d'internet non plus ; c'était bien la peine que Ducros se décarcasse), i.e. à presque 9h, toujours rien en vue. Ou plutôt, à vrai dire, toujours rien d'entendu, parce que, évidemment, vu que mon ordi est sur batterie, c'est plutôt par les biiiiipps stridents de George que j'apprendrai le retour du courant : bah oui, il s'est réchauffé pendant la nuit, le pauvre petit, et il tiendra à le faire savoir à sa Mamounette adorée...!

En attendant, ici, ordi mis à part, c'est comme au XIXème siècle : travail à la bougie, jusqu'à ce que la fée Electricité revienne pointer le bout de son nez !



Edit : George a biiippé à 10h02 ce matin très exactement ; mesdemoiselles, il est toujours vivant !

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