lundi 12 septembre 2011

Drame sans nom

Je l'ai voulu, j'ai cru l'avoir, je me suis cruellement trompée, j'ai pleuré, supplié, rampé, tapé du poing sur la table, menacé de miction sauvage les portes de l'ensemble de l'administration universitaire, bref, ce fut un feuilleton à Incroyable Suspense. 

Mais si, mais si, vous vous en souvenez, ça s'est fini ici ; je veux parler de

mon avenant à mon contrat doctoral

le fameux sésame qui m'a permis d'être ENFIN en règle avec l'Education Nationale pour trois ans (à charge de revanche). 

Eh bien, aujourd'hui, un Drame Sans Nom s'est produit.

J'étais en train de donner un coup de main pour les inscriptions pédagogiques. Au début, c'est finalement assez fun, parce qu'on est enfin Du Bon Côté Du Bureau ("Bonjour, moi, c'est la littérature gréco-romaine ! Quel groupe avez-vous choisi ? Le n°2 ? C'est parfait ! Vous pouvez aller voir ma collègue à côté ! Bonjour, ici, c'est la littérature gréco-romaine...") ; mais au fur et à mesure que la journée avance, ça devient plus casse-tête ("Bonjour, moi, c'est la littérature gréco-romaine ! Quel groupe avez-vous choisi ? Le n°2 ? Ah non, je suis désolée, le n°2 est fermé, on a atteint le nombre limite d'inscrits. Vous ne pouvez absolument pas les autres jours ? Attendez... Et si vous changiez votre TD de français ? Ah, vous avez histoire à l'autre horaire... Et si vous changiez votre TD d'histoire, pour changer votre TD de français, pour régler le problème de la littérature gréco-romaine ? Hélène, il y a encore des places pour le TD n°3 d'histoire contemporaine ?"). 

Ajoutez à cela, la fatigue (le premier qui se moque des secrétaires crevées, je lui ferai recopier mille fois des numéros de cartes d'étudiant), la faim et des étudiants perdus parce que les salles d'inscription ont changé, mais personne n'a rectifié les panneaux à l'entrée. 

C'est là qu'une Idée Géniale a germé dans mon cerveau surchauffé : "Eh, si on mettait un papier sur la porte ? Ça éviterait aux Lettres modernes d'entrer ici et ça confirmerait aux nôtres qu'ils sont au bon endroit !" 

Aussitôt dit, aussitôt fait : je choppe une feuille dans mon trieur (que j'avais naïvement emporté en me disant que j'aurais peut-être moi-même vingt minutes pour exhiber les pièces justificatives nécessaires à ma réinscription en thèse et repartir avec ma propre carte d'étudiante), je la coupe en deux, j'écris au verso, je mets le tout sur la porte, dans le couloir, avec un bout de scotch passé par une collègue.

Et je retourne à ma place, tranquille et satisfaite.

Ce n'est que dix minutes plus tard que, au moment où le flux de Jeunes était presque épuisé et où je me posais une Question Cruciale pour mon Esprit Ecolo Would Be : "Qu'est-ce que je fais de la seconde partie de cette feuille ?", que je constatai avec horreur qu'il y avait écrit au recto : "Il est convenu que Melle Lina aurait une mission d'enseignement égale à un service annuel de 64 HETD (Heures équivalent TD)". 

J'AVAIS DÉCHIRÉ EN DEUX L'AVENANT À MON CONTRAT DOCTORAL !!!! 

La première partie avait, de peu, échappé à la poubelle ; la seconde pendouillait joyeusement dans le couloir, scotchée à la porte et, surtout, imbibée de l'encre de mon Instrument de Travail, j'ai nommé

Je vous laisse imaginer ma consternation. Pour tout dire, je me suis traitée d'archi-gourde devant une bonne partie de mes collègues, assez amusés : "Ne t'inquiète pas, Lina : une photocopie, du blanco sur la photocopie, une autre photocopie et le tour est joué !"

Et ils avaient raison. J'ai récupéré un truc potable pour ma réinscription, on ne voit même pas qu'il y a eu un ch'tit accident. M'enfin, outre qu'il est raffistolé au scotch, le dos de l'original, c'est ça : 


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