dimanche 14 avril 2013

De l'épanouissement par les pièces justificatives

Ça y est, la campagne d'ATER bat son plein et je ne sais pas ce que je préfèrerais : que toutes les candidatures soient publiées d'un coup d'un seul, que j'y passe des jours et que ce soit fini ou que, comme maintenant, elles soient plus ou moins étalées, ce qui me permet de faire autre chose en même temps, mais m'oblige aussi à courir après Chef pour des signatures ou faire des aller-retours à Nanterre en quête d'un simple tampon.

Du coup, à force d'enchaîner les dossiers (j'en suis presque à 14) et, notamment, d'imprimer, remplir, signer à la file (je me demande d'ailleurs comment font les malheureux doctorants qui n'ont pas d'imprimante-scanner), je commence à avoir un petit aperçu des marottes administratives, en particulier en ce qui concerne les sacro-saintes pièces justificatives, toujours assorties d'un "s'il en manque, votre dossier ne sera pas recevable". Petit tour d'horizon.

1) l'annexite aiguë : annexe 1, annexe 2, annexe 3, 4, 5, 6, la ronde des annexes... Bien sûr, elles ne concernent pas toutes mon cas, mais enfin, la vue de la liste fait un certain effet, voire un effet certain.

Dans le genre assassinons encore plus la forêt amazonienne, il y a aussi :

2) le dossier et les pièces du dossier en double exemplaire : en cas de candidature reçue, ce sont six pages de brouillon potentiel ; en cas de refus, c'est double brouillon : jackpot !


(En ce moment, je contribue activement à la destruction de ces arbres ; "Forêt amazonienne depuis la rivière Alto Madre de Dios au Pérou ; Martin St-Amant - Wikipedia - CC-BY-SA-3.0)


Mais bon, évidemment, les Voies de l'Université sont impénétrables, donc, dossier en double exemplaire demandé, dossier en double exemplaire envoyé : il ne sert à rien de chercher à comprendre la logique administrative sous-jacente (car il doit y en avoir une). Mais il y a quand même des choses qui sont totalement obscures à mon imagination pourtant foisonnante :

3) la nécessité d'imprimer le dossier Altaïr ET le récipissé de candidature : lorsqu'on candidate à un poste, Altaïr édite une copie du dossier de candidature en ligne ; certaines facs le demandent, d'autres non. Altaïr édite aussi un récipissé de candidature, évidemment pour le candidat ; je ne sais pas trop ce que je pourrais en faire, mais bon, pourquoi pas. En revanche, je ne vois pas du tout pourquoi on m'a demandé de le joindre au dossier...

4) la pointillite : demander une preuve que j'ai eu mon master : euh... attendez... si je suis inscrite en thèse depuis presque trois ans, ce n'est pas la preuve que j'ai eu mon master ? "Copie du diplôme" : bon, je n'ai jamais demandé mon diplôme de master, jusqu'ici j'ai toujours utilisé sans problème mon relevé de notes de M2 portant la mention "admise", ça devrait aller. Réponse : "dossier incomplet, veuillez nous envoyer une copie de votre diplôme". Bon, d'accord...

5) la doppionite : différente du double-exemplarisme ! Toutes les universités demandent bien sûr d'envoyer un CV détaillé. Normal. Certaines précisent "comprenant liste des travaux et publications" ou bien "ou liste des travaux et publications" (j'ai du mal à imaginer comment on peut avoir une telle liste sans avoir aussi un CV, mais bon) ; d'autres demandent... les deux ! Euh... les travaux et publis ne sont pas censés être compris dans le CV ?


(Ah bon ? ceci n'est pas une pièce justificative valable ? ; source : Wikipedia Commons)


Enfin, notons que si le ministère, pour une fois, est relativement moderne (si toutes les facs pouvaient se décider à publier leurs appels sur Altaïr, au lieu de faire parfois bande à part, ce serait encore mieux). Notons aussi que cela se termine quand même presque toujours par un dossier papier bien lourd à envoyer par la poste (soutenons le service public, en espérant qu'il fasse son boulot en temps et en heure) : pour le moment, seules trois facs avaient soit une application spécifique pour déposer le dossier et les pièces en .pdf, soit proposaient d'envoyer le tout par mail. Une quatrième avait monté une application dédiée, tout en demandant d'envoyer les pièces par mail, et recommandait de consulter régulièrement son compte en ligne pour connaître l'avancement de la candidature ; cela ne l'a pas empêchée de m'envoyer un accusé de réception... par la poste : c'était donc à ça que servait l'enveloppe timbrée et affranchie à mon adresse...!

3 commentaires:

  1. Dites-vous bien que c'est pareil par la suite, à part que plus on monte en grade et en "surface", plus on peut tenir tête aux services administratifs.

    Exemple :
    « DM - J'ai obligation de payer mes stagiaires et je voudrais utiliser ma ligne de crédit "personnel".
    admin - Ah mais un stagiaire ce n'est pas du personnel.
    DM - Ah, c'est du matériel ? »

    Il y a aussi le fétichisme du "RIB original", alors que tous mes RIBs sont imprimés.

    Dites-vous également que c'est bien pire pour les étrangers. Une histoire que l'on m'a raconté :
    « Un indien - Non, je n'ai pas de certificat de naissance.
    Admin - Mais enfin, tout le monde en a un !
    Indien - Je suis né dans la rue et ma mère m'a jeté dans une poubelle. »

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  2. Effectivement, je rejoins DM, c'est pire après :-)

    Vous pouvez toujours vous dire que ça fait une occasion de réunir les pièces justificatives pour les candidatures maître de conférences. Et là, pas de pitié, les dossiers incomplets sont rejetés directement.

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  3. @lagon: Ceci dit, il me semble que l'administration ne joue pas trop avec les concours MdC ou CNRS, car un candidat mécontent pourrait attaquer et faire annuler le concours. Donc impossible qu'ils inventent de nouvelles pièces à envoyer qui ne seraient pas dans la liste officielle.

    Pour une de mes candidatures (qui datent, il est vrai), on m'avait demandé d'envoyer une pièce supplémentaire: une photocopie du recto de ma carte d'identité... car ils demandaient une photocopie d'une pièce d'identité et je n'avais envoyé que le recto. Quelle utilité ça peut avoir, mystère.

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